En janvier pour t'occuper, va sur ta moto travailler !
Curieusement, la restauration est soumise aux conditions atmosphériques qui sont minables ces jours-ci. Une tempête balaie la France et ce toute la semaine. Nous travaillons donc en intérieur sur les petites pièces, les grosses nécessitant un extérieur pour le nettoyage à l'essence.
Hormis quelques bricoles faciles, je me suis attaqué aux carburateurs. Souvenons nous qu'ils étaient complètement bloqués, j'avais peur de ne pouvoir les récupérer et m'étais même mis en chasse pour trouver deux corps en état.
Les boisseaux étaient grippés par l'essence séchée ainsi que les volets d'air et d'admission. Tout quoi ! J'ai commencé par laisser tremper une nuit l'ensemble dans un mélange vinaigre/eau. Le but étant de dissoudre cette vieille essence solidifiée et de déboucher toutes les canalisations.
Si les canalisations furent débouchées, les parties coincées n'ont pas bougé d'un millimètre...
Voici les carbus bruts de démontage, l'extérieur est noirci, gras, l'intérieur n'est pas mieux. Je démonte ce que je peux c'est à dire pas grand-chose. Tous les gicleurs sont hors service évidemment. Les membranes sont en revanche en parfait état ce qui est très étonnant !.. et une bonne nouvelle.
Les couvercles auront besoin de soins, mais ils ne sortiront pas comme neufs !
Après trempage, diluant, brossage et nettoyage au produit à vaisselle, les corps sont revenus à leur aspect d'origine. Il faut ménager les membranes, donc pas de trempage total, quant aux volets ils ne bougent pas. Il faudra 48 heures de bain de dégrippant pour arriver à les faire bouger mm après mm.
Comme cela a marché j'utilise le même dégrippant pour les boisseaux qui refusent toujours de bouger et, après une légère chauffe, ça marche ils décident de bouger !
Voici tous les éléments démontés en vrac. Il ne reste plus qu'à trier et nettoyer.
Ce barda ce sont les deux carburateurs démontés, les flotteurs sont bons :
Les corps sont fin prêts, propres et soufflés, volets fonctionnels, prêts à recevoir leur équipement.
Il n'a pas été nécessaire d'acheter des kits car je possédais toutes les pièces ainsi que les joints.
Encore 70 € d'économisés. Les petits bouts attendent sagement leur mise en place.
Le logement de la membrane :
Gicleurs, pointeau et flotteur sont en place.
Niveau de cuve réglé à 26 mm.
Confirmons le bel état des membranes et leur grande souplesse.
Voici maintenant les deux carburateurs montés, réglés, prêts à poser sur le moteur.
Seuls les couvercles mériteront remplaçants dès que j'en trouverai en belle occasion.
In fine la restauration de ces carbus ne m'a pas coûté un centime grâce à leur sauvetage d'une part et aux pièces que j'ai en stock d'autre part. Il faut savoir qu'une membrane adaptable vaut environ 30 € et un kit complet pour un carbu 34 € soit donc 64 € fois deux carbus.
J'aurai passé au total une grosse dizaine d'heures sur ces deux carburateurs, tant les corps ont été difficiles à ravoir impeccables.
Pour le plaisir, je vais lustrer quelques pièces faciles 😀
Les caches du haut moteur et les bagues de fourche, les fonds de compteur étaient déjà faits.
Un seul rétro sur la moto, mais je dois bien en avoir un deuxième caché.
Une fois lavé, désoxydé et lustré :
De bien jolies pièces. Le sélecteur d'origine et ses renvois très typé sport, le kick, la poignée de béquillage et le contact de stop arrière.
Les chromes ont demandé un peu de temps, beaucoup de patience et pas mal d'énergie, mais le résultat est chouette.
Le guidon en bon état comme le reste, n'en demande toutefois pas moins de soins.
Il faut démonter les cocottes mais comme les fils courent à l'intérieur, le démontage doit être fait avec douceur et sens du commun !
Les demi-cocottes sont vissées entre elles prenant en sandwich le guidon. Il faut tirer bêtement mais doucement afin de ne rien arracher, les soudures au niveau des petits curseurs et poussoirs étant fragiles. Au besoin on peut balancer du WD40 à l'intérieur...
Il nous reste maintenant un bon nettoyage intérieur, vérification des gaines, cosses, soudures et contacts internes.
La peinture n'a pas d'éclat, juste légèrement ternie elle sera lustrée et les marquages rouges repeints.
Je les trouve très jolies telles quelles. La peinture rouge donne un bel effet, elle respecte l'origine. Les tendeurs de câbles en bout ont été dérouillés et brossés.
Nous allons maintenant attaquer un gros morceau : la selle ! Pour rappel la tôle est cassée, très cassée. Normalement ça peut se souder, là j'ai des doutes, il va falloir chercher un soudeur... et le trouver. 😂
Pour commencer, enlever la sangle, les baguettes chromées du tour puis la housse, ensuite on décollera la mousse et on verra dessous.
Les baguettes sont fixées par des clips de blocage, la housse embrochée sur des picots pointus emboutis dans la tôle de la selle sort très facilement, attention cependant de ne pas la déchirer,
elle a 50 ans quand même...
Une fois la housse ôtée des bouts de mousse se baladent en vrac.
Voici la housse pile et face. N'étant pas coupée ni trop usée, je vais la récupérer. Un nettoyage au savon noir s'impose. Le logo Honda réapparaîtra même un peu.
La voici nettoyée, certes elle n'est pas comme neuve, mais très honorable.
Aujourd'hui 19 janvier, j'ai trouvé un soudeur, mais il faut décaper la tôle.
La mousse quant à elle est en très bon état, même pas avachie. C'est un très bon point car pas facile à retailler dans un bloc brut s'il faut la refaire.
Voici d'autres éléments sauvés : les poignées en caoutchouc et les leviers qui possèdent encore la gaine jaunie par le temps certes, mais qui fait tellement "tant son jus" 😎
Il a fallu faire tremper les collerettes d'échappement dans un bain désoxydant, puis les brosser énergiquement et enfin, les lustrer. Elles sont jolies maintenant.
J'ai un beau té inférieur en stock. Miracle ils sont jumeaux, mais comme il est vendu,
il ne reste plus qu'à préparer le nôtre qu'on voit derrière.
Enfin, j'ai passé quelques bricoles à l'antirouille avant peinture. Pour les repose-pieds avant, on peut constater que les caoutchoucs sont comme neufs et d'origine confirme Philippe.
Aujourd'hui sont arrivées quelques pièces neuves et, notamment, des pistons ainsi que les roulettes de distribution. Il y a aussi des bougies, des joints spis et plats et une chaîne secondaire.
Il ne reste plus que les segments à venir. Ils viennent de Hollande et sont partis aujourd'hui.
La selle est partie dans un atelier de soudure. Je l'ai préparée au niveau des endroits à souder. Je n'ai aucune idée de ce que cela va donner car elle est très découpée et surtout très pliée. Vont-ils réussir à la reformer ? Comme un imbécile, je n'ai pas fait de photo 😭
Aujourd'hui samedi 28, les températures étant un peu plus humaines (7 petits degrés) je peux travailler dehors, alors j'en profite pour dégraisser et lessiver de nombreuses pièces.
Les freins d'abord. Arrière comme avant, ils sont sales à l'intérieur, rien que de très normal, ils demandent un gros nettoyage à l'essence et brossage à la lessive.
Les garnitures sont comme neuves pour les deux.
L'avant est gras à l'extérieur, ceci est dû à une fuite d'huile de fourche. Le joint de la vis du bas du fourreau doit être mort. C'est un joint en cuivre.
Le système d'entraînement du compteur sera dégraissé, les ressorts désoxydés.
Pour préparer les amortisseurs, il faut les démonter et donc les comprimer : bon étau indispensable !
Ils sont bien fonctionnels avec des chromes en état pas trop piqués.
Tous les éléments ci-dessus ont donc été dégraissés à l'essence pour ceux qui le nécessitaient, puis après trempage dans un bain de détergent ménager, brossés énergiquement et rincés.
Il reste à poncer les pièces noires, poser une couche d'antirouille et repeindre.
Les autres pièces en alu ou chromées seront préparées classiquement : polissage à la laine d'acier très fine et lustrage.
Dimanche on ne va pas casser les outils ! Cela dit il ne fait pas mauvais dehors, alors ce sera nettoyage de surface et dégraissage de nombreuses petites pièces : vis, rondelles et entretoises diverses.
Préparation sommaire des amortisseurs également, c'est à dire brossage métallique dans de l'eau savonneuse (liquide à vaisselle). Les caches chromés sont bien piqués, toutefois ils seront fort présentables une fois polis.
Lundi opération polissages divers.
Les amortisseurs sont à mon goût, il faut les remonter, pour cela être deux est indispensable. Il faudra les comprimer - à la main, je n'ai pas d'appareil - pendant que Patricia posera les demi-lunes de blocage. Chaque fois on s'emm.... bien avec ça ! 😂
Tous ces petits éléments ont trempé dans l'essence afin d'éliminer le gras. Lorsque c'est fait, ne pas croire que c'est terminé car la poussière et la saleté restent accrochées. Il faut brosser, gratter et utiliser le mini outil pour fignoler et aller dans les nombreux recoins.
Il y a du monde là, ce fut long...
A gauche le nécessaire au montage de la roue arrière (sauf l'axe).
A droite le nécessaire au montage de la colonne de direction.
Ces petits bouts une fois prêts sont stockés dans des pochettes, ils rejoindront plus tard leur "pièce maîtresse" quand elle sera prête. Ainsi lors du remontage tout est regroupé : les éléments et ce qu'il faut pour les poser. Cela évite de courir partout, d'ouvrir tous les cartons et surtout de se rendre compte au dernier moment qu'il manque une bricole qui va nous bloquer.
Ici ce sont les éléments de blocage du frein avant : un joli tirant chromé qui relie le corps du frein à la fourche. De ce fait le frein ne peut tourner sur lui même.
Le lecteur perspicace aura compris l'importance de cette pièce anodine !
Le lecteur perspicace aura compris l'importance de cette pièce anodine !
Dernières préparations du mois, les vis de garde-boue avant avec leurs caoutchoucs bien fatigués !
J'en ai des neufs mais ce ne sont pas vraiment les mêmes, on n'a plus le choix, c'est une refabrication Honda et ce n'est déjà pas mal que l'in en trouve.
On peut voir la commande d'embrayage, propre en excellent état.
Rendez-vous le mois prochain les amis 😇
